Peurs & phobies

La peur est une des émotions les plus intenses, que l'on cherche à fuir le plus souvent mais que l'on recherche aussi parfois (comme dans les sports extrêmes ou un manège à sensations). Elle peut être un puissant moteur de motivation mais elle peut aussi être un mur qui parait infranchissable, qui paralyse. 

Elles sont multiples et variées : de certains animaux comme les araignées, de la foule, de vomir, de la douleur, de ne pas être à la hauteur, de certains soins médicaux comme les piqures, ... 

Contrairement à la douleur qui peut se gérer, la souffrance est insupportable ; il en est de même pour la peur et la phobie. Le corps s'emballe et ne répond plus à la raison : crise de panique, nausées, palpitations, nœud à l’estomac, tachycardie, tremblements, malaise vagal, impression de ne plus pouvoir bouger ni réfléchir… toutes ces sensations physiques désagréables qui peuvent vous gâcher la vie. 

Une phobie est donc une peur irrationnelle, déclenchée par la présence d’un animal, d’un objet ou d’une situation spécifique, qui pourtant ne présente pas de réel danger. Ses sources peuvent être identifiées à partir d'un vécu traumatique (comme l'enfant mordu par un chien qui développe une phobie de tous les chiens), mais peuvent aussi ne pas trouver de point d'origine car elles peuvent aussi être transmises - comme la peur des araignées qui est presque culturelle. 

D'un point de vue neurologique, un reflexe thalamo-amygdalien s'installe au cœur de notre cerveau primitif (le thalamus gère les mémoires, l'amygdale gère les émotions) en activant une cascade de réactions pour garantir notre survie face à ce qui nous parait être un danger mortel imminent. 

La thérapie va alors consister en premier lieu à identifier au contraire les situations où vous vous sentez en sécurité et à percevoir au niveau tant physique que psychique comment cela se traduit ("Ca fait quoi  dans le cors ? Où dans le corps ? Comment ?") pour créer un ancrage sur lequel vous pourrez vous appuyer. Secondairement, le thérapeute guidera votre système nerveux reflexe (on pourrait dire l'inconscient) à réassocier l'objet ou la situation phobique à ces sensations agréables, confortables et ancrer dans un sentiment de sécurité pour désamorcer la réaction inappropriée dont vous souhaitez vous libérer. Il est possible d'y associer des techniques corporelles comme des mouvements des yeux ou d'autres stimuli sensoriels d'aide au traitement des traumatismes. 

Toute peur peut entraîner d'autres réactions désagréables sans pour autant devenir une phobie : angoisse (qu'un évènement passé se reproduise de nouveau), anxiété (qu'un évènement arrive alors qu'il ne s'est jamais présenté à vous), évitement, majoration des douleurs (comme celles de l'accouchement ou lors d'un acte médical). Il existe des outils simples, des phrases de vie qui peuvent paraitre simplistes même, mais dont l'impact sur le psychisme et donc le corps, (puisque votre tête appartient bien à votre corps !) peuvent être importants. Dans le cadre de la préparation à la naissance, c'est tout le travail proposé par Ariane Seccia, une collègue sage-femme qui a développé de nombreux outils, que je partage avec vous aussi dans d'autres situations de vie.